Animatrice musicale de l'atelier Musi'Cap

INTERVIEW ISSUE DE NOTRE JOURNAL DES ADHÉRENTS : le DorEMI (Mars 2022)

Nous ne nous connaissons pas, est ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Manon Claude. Je suis auteure, musicienne et diplômée d’une licence de psychologie, mon parcours mêlant à la fois la musique et le soin me mène naturellement à me former à la musicothérapie.

La musicothérapie, peux-tu nous expliquer ce que c’est ?

C’est une pratique de soin, de relation d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation, utilisant le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation.

Elle s’adresse, dans un cadre approprié, à des personnes présentant des souffrances ou des difficultés liées à des troubles psychiques, sensoriels, physiques, neurologiques, ou en difficulté psycho-sociale ou développementale.

Quel est ton parcours musical ?

J’ai commencé le piano dans l’enfance au conservatoire de Saint-Nazaire puis pendant 10 ans, j’ai chanté et été auteure en tant que Manon Tanguy et maintenant je compose en groupe sous le nom de Simone d’Opale.

Depuis novembre 2020, tu travailles pour l’association « L’atelier Sonore », quels publics rencontres-tu ?

Je n’ai pas de public de prédilection.

J’accompagne beaucoup de personnes différentes : protection de l’enfance, personnes en situation de handicap, demandeurs d’asiles… de tout âge.

Cette diversité me plaît beaucoup, c’est très enrichissant !

Travailler avec des personnes en situation de handicap, une évidence ?

J’ai étudié la psychologie, ce qui m’intéresse c’est de travailler au moyen de la communication verbale et non-verbale. J’honore les propositions que l’on me fait en ce sens. Chaque personne a des failles et peut se trouver handicapée dans une situation à laquelle il est plus ou moins facile de s’adapter. Donc travailler avec des personnes en situation de handicap, oui ! Quel que soit le degré de ce handicap…

Pour l’EMI, tu proposes des ateliers Musi’Cap à l’Adapei, peux-tu m’en dire plus ?

Je m’occupe de 3 groupes le mercredi matin. C’est très intéressant car ils ont chacun une énergie différente, cela m’oblige à toujours me renouveler et à m’adapter. Ils me surprennent et m’apportent tellement !

Avec le premier groupe : je fais de l’exploration sonore. C’est ressentir les vibrations et également ses émotions, s’enregistrer et s’écouter seul ou en groupe, trouver sa place, s’exprimer dans le sonore car ils n’ont pas forcément les mots.

Avec les 2 autres groupes, l’approche est différente : nous cherchons des repères temporels en exploration. En ce moment, avec des mots que les résidents voulaient aborder, nous sommes en train de créer une chanson.

L’objectif pour les 3 groupes est commun : passer un moment ensemble dans le plaisir, que chacun puisse s’exprimer et entendre l’expression de l’autre.

Quelles qualités faut-il pour être musicothérapeute ?

·        Plaisir de rencontrer l’autre

·        Spontanéité et en même temps de la contenance

·        Être à l’aise dans le sonore

Qu’est-ce que cela t’apporte ?

De la JOIE, c’est un métier enrichissant et qui m’apporte une plus grande ouverture d’esprit.

Ce qui me plaît c’est la rencontre à l’autre au-delà de son parcours, ce côté humain : c’est important pour moi.

Voudrais-tu rajouter quelque chose ?

Je voudrais parler de L’ATELIER SONORE, c’est vraiment une association humaniste qui se développe dans la région nantaise et y est bien implantée. Elle a été créée par Benjamin Durand qui a occupé mon poste auprès de l’Adapei pour l’EMI pendant de nombreuses années.